Le président du Real Madrid Florentino Perez a profité de l’assemblée générale de son club dimanche pour dresser un bilan préoccupant de la santé économique du football européen. Symbole d’un foot qui va mal, le patron madrilène a pointé du doigt la Ligue 1 et la mauvaise gestion de la LFP, notamment sur les droits TV et le fonds d’investissement CVC, également adopté en Espagne.
Vincent Labrune se serait sans doute bien passé de ce discours… Si le président de la LFP est la cible de nombreuses critiques en France, sa gestion du football professionnel a dépassé les frontières. Et elle n’est pas citée comme un modèle par Florentino Pérez. À l’occasion de l’assemblée générale du Real Madrid ce dimanche, le puissant président du club espagnol a tiré la sonnette d’alarme, estimant que « le football est gravement malade. »
« Jamais la situation n’a été aussi détériorée qu’aujourd’hui. Pratiquement toutes les grandes ligues subissent d’importants revers. La récente vente des droits TV internationaux du championnat italien s’est conclue très en deçà des attentes et la situation du championnat allemand est très similaire, tout aussi inquiétante. »
« Un résultat désastreux » sur les droits TV
Pour mieux illustrer cette crise économique, Florentino Perez a cité la Ligue 1. « C’est la catastrophe absolue en France. Le championnat français, autrefois valorisé à un milliard d’euros n’a même pas atteint les 500 millions d’euros. C’est un résultat désastreux pour la seule ligue européenne qui, coïncidence, à l’exception de la ligue espagnole, est partiellement détenue par le fonds CVC. Cette participation fait d’ailleurs l’objet d’une enquête pour corruption présumée en France. »
« Les clubs espagnols sont en crise et l’opération avec CVC n’a fait qu’aggraver la situation. »
Très critique à l’égard du football français, notamment au sujet du fonds d’investissement CVC Capital, qui a injecté 1,5 milliard d’euros dans les caisses de la LFP contre 13 % à vie des revenus de l’instance et qui a aussi été adopté en Espagne, le président merengue l’est aussi à propos de son championnat: « Sans aller plus loin, le Real Madrid a gagné, au cours de la dernière saison, pratiquement le même montant des droits audiovisuels de la La Liga qu’il y a 10 ans. Les clubs espagnols sont en crise et l’opération avec CVC n’a fait qu’aggraver la situation », soupire-t-il.
Toujours en guerre contre l’UEFA et pour la Super League
Dans son discours de près d’une heure et demie, Florentino Perez a enfin tiré à boulets rouges sur la Fifa et l’UEFA. « Cette saison, nous pourrons jouer jusqu’à 82 matchs ! Il y a 63% de matchs supplémentaires organisés par l’UEFA et la FIFA : de 22 à 36. Il y a déjà eu neuf ruptures du ligament croisé cette saison, soit autant que pendant toute la saison dernière. Les spécialistes pointent du doigt la fatigue comme principale cause. De plus, les matchs sont de plus en plus tardifs, ce qui empêche les joueurs de se reposer », a soufflé ce grand défenseur de la Super League, censée, selon lui, « redonner sa grandeur au football. »