le chapeau de cowboy de Textor n’était pas seulement une réponse à la charge d’Al-Khelaïfi

Propriétaire de l’OL, l’Américain John Textor a fait sensation en débarquant dimanche, avant le match contre le PSG, avec un chapeau de cowboy sur la tête. Une référence au tacle de Nasser Al-Khelaïfi, mais pas seulement.

Avec le craquage de Pablo Longoria contre l’arbitrage, c’est l’une des images du week-end en Ligue 1. Une image plus légère, plus sympathique, même si elle trouve en partie son origine dans la crise que traverse actuellement le foot français, en proie à une guerre entre la LFP et DAZN, le tout avec des présidents de clubs se tirant dans les pattes.

Traité de « cowboy » – avec une bonne dose de condescendance – par Nasser Al-Khelaïfi lors d’une réunion entre présidents de l’élite il y a quelques mois, et dont les échanges viennent de fuiter dans la presse, le patron de l’OL John Textor s’est pointé dimanche au Groupama Stadium, avant le match contre le PSG, affublé d’un chapeau… de cowboy. Mais pas seulement pour le petit clin d’œil à son rival Al-Khelaïfi.

Le thème western imaginé avant l’affaire de la visio

Tout remonte en effet au début de l’automne, quand les services de l’OL (communication, merchandising et de l’organisation du stade) se réunissent pour imaginer quelques opérations, notamment dans les avant-matchs de la saison qui vient. Il est question de la réception de l’OM, du derby contre Saint-Etienne et aussi de la venue du PSG en février 2025. Férus de cinéma, les différents responsables imaginent – il y a neuf mois de cela – un hommage aux frères Lumières, auteur du premier film de l’histoire, « la sortie de l’usine Lumière » en 1895. 130 ans, cela se fête.

Puisqu’il faut une signature générale, ils font appel à un artiste lyonnais, Bur, qui la créé: son affiche apparaitra sur les différents moyens de communication du club et sur le dos des joueurs, incrustés dans les numéros.

Parallèlement, les responsables du club prennent contact avec Thierry Frémaux, directeur de l’institut Lumière (et par ailleurs délégué général du festival de Cannes) qui perpétue la mémoire des deux ingénieurs passés à la postérité avec leur âme de précurseurs du 19e siècle. Avec lui, ils détaillent la bande son qui pourrait accompagner, le 23 février, l’entrée des joueurs avec un clin d’œil, propriétaire US de l’OL oblige, aux westerns. Et comme la bande-annonce du festival Lumière, qui se déroule en octobre prend comme refrain récurrent toutes les projections Ennio Morricone, tous les décideurs choisissent ce thème.

Tout ce story-telling est mis en avant par les réseaux sociaux de l’OL, en début de semaine, comme le plan de communication l’avait établi en amont.  Puis arrive l’épisode de la révélation de la visio du 14 juillet entre les présidents de club où l’homme fort du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, le traite de cowboy. La suite vous la devinez: le Floridien et son service communication se disent qu’ils pourraient prolonger l’effet : « Et si on faisait le coup du chapeau? » John Textor dit banco! Un tel couvre-chef est trouvé à Lyon et décision est prise qu’il le porte pour entrer sur la pelouse.

« C’était un message amusant pour Nasser, rien de plus »

Textor s’en expliquera à la fin du match en zone mixte où il veut parler foot, et pas politique autour du foot. Or, les questions reviennent sans cesse sur le sujet. Faut-il y voir un signe? « Je m’amusais », répond-il. « Je ne suis pas vraiment un cowboy. C’est bizarre, ma mère française était très douée à cheval avant qu’elle ne décède. Je ne sais pas monter à cheval et je ne porte pas de chapeau de cowboy. À moins que ce ne soit pour Halloween. Alors j’ai pensé que je m’amuserais avec ça. C’était un message amusant pour Nasser, rien de plus. »

« Il répond par la dérision et l’humour à un moment de tension, c’est la meilleure manière », dit un témoin de la scène tandis que dans les loges, un autre habitué en décrit le contexte: « C’est un coup génial, après la décision de l’hiver (le débarquement de Sage, NDLR), cela met la banane. »

Une entrée « de cinoche » qui produit un deuxième effet avec le salut qu’il adresse, à chaque tribune, en se décoiffant et s’inclinant devant chacune d’entre elle. Résultat, il reçoit une ovation du stade dans un contraste saisissant: au même endroit, deux semaines auparavant, les supporters sortaient les banderoles: « Textor, ton management nous laisse sans voix », avant de se taire le premier quart d’heure du match, mécontents de la méthode de sortie de Pierre Sage. « Une séquence qui efface un peu les stigmates de l’éviction cruelle de Pierre Sage, cela colle avec l’actu », résume un supporter. Un vrai bon coup, à l’américaine!

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