Résumé & Buts

Laurent Bonadei, l’adjoint qui prend enfin la lumière

Habitué à évoluer dans l’ombre ces dernières années, Laurent Bonadei enfile pour la première fois le costume de numéro un chez les seniors. Il sera sur le banc de l’équipe de France, qui débute son Euro face à l’Angleterre samedi 5 juillet.

Les regards seront braqués sur lui. Costume sombre, Laurent Bonadei va connaître son premier tournoi dans la peau d’un numéro un à l’occasion de l’Euro féminin 2025, disputé en Suisse (2-27 juillet). Terminée l’étiquette “d’adjoint de”. Désormais, le football féminin français, c’est lui. Depuis l’été 2024, le technicien de 55 ans est l’entraîneur de l’équipe de France féminine et prend la tête d’un groupe qu’il connaît déjà très bien, pour avoir été l’adjoint d’Hervé Renard (2023-2024), qu’il avait déjà suivi en Arabie saoudite pour la Coupe du monde 2022.

Un formateur qui aime transmettre

La carrière de coach de Laurent Bonadei a débuté en 2003, lorsqu’il a pris en charge les U16 de l’OGC Nice, après 14 saisons chez les professionnels. Passé par l’AS Nancy-Lorraine et surtout le PSG, il a notamment entraîné Adrien Rabiot, Mike Maignan ou Presnel Kimpembe, qui lui doit le surnom “Presko”. Réputé pour ses qualités de bâtisseur, qui aime voir grandir des talents, l’entraîneur veut mettre ces individualités grandissantes au service d’un collectif.

Une amitié est née avec Hervé Renard

Mais c’est avec Hervé Renard que Laurent Bonadei a commencé à se faire un nom. Anciens coéquipiers au Stade de Vallauris dans les années 1990, les deux hommes se sont retrouvés sur le banc, l’un dans le rôle de numéro un, l’autre en tant qu’adjoint avec la sélection angolaise (2010), mais surtout en Arabie saoudite de 2019 à 2022.

Avec les Faucons, ils ont notamment battu les futurs champions du monde argentins à la surprise générale (1-2). L’idylle s’est poursuivie à la tête des Bleues en mars 2023 pour prendre la suite de Corinne Diacre à quelques mois du Mondial avec un objectif: remporter un titre avec l’équipe de France féminine, dont le palmarès est toujours vierge.

Mais les résultats ne sont pas ceux escomptés. Avec – encore – deux quarts de finale (Coupe du monde 2023 et JO 2024), les Tricolores n’y arrivent toujours pas. Alors pourquoi pas cette année avec Bonadei à leur tête?

Proche des joueuses, le sélectionneur tricolore ne veut pas (se) mettre la pression à un groupe marqué par les échecs à répétition. Il a d’ailleurs affirmé haut et fort que les Bleues ne sont pas favorites de l’Euro féminin 2025, mais endossent volontiers un rôle d’outsider.

Des choix forts

Pour briser le plafond de verre, Laurent Bonadei s’est construit un staff conséquent dans lequel figure Thomas Sammut, préparateur mental. Des choix, il en a aussi fait au niveau des joueuses. Exit les légendes Wendie Renard et Eugénie Le Sommer, 368 sélections à elles deux, et Kenza Dali. A l’inverse, il a préféré convoquer des jeunes joueuses comme les défenseures Alice Sombath (21 ans, OL Lyonnes), Thiniba Samoura (21 ans, PSG), Lou Bogaert (21 ans, PFC) et Melwenn N’Dongala (20 ans, PFC) et rappeler des joueuses non convoquées aux JO comme les attaquantes Clara Mateo (PFC), Melvine Malard (Manchester United), Kelly Gago (Everton) et la milieu Oriane Jean-François (Chelsea).

Si l’objectif reste d’aller “le plus loin possible” dans cet Euro féminin 2025, le patron des Bleues pourrait mener ses troupes vers le Graal. Un premier trophée, qui “permettrait de rentrer dans l’histoire ». Mais avant de rêver plus grand, il faut déjà se concentrer sur l’Angleterre, que la France affronte samedi 5 juillet, premier plat d’un menu bien relevé pour un groupe affamé.

Analie Simon Journaliste RMC Sport

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