Nommé sélectionneur de l’équipe de France féminine il y a quasiment un an, Laurent Bonadei encadre les Bleues avec une méthode bien à lui basée sur le dialogue, l’humain et la responsabilisation de ses joueuses qui semblent s’épanouir dans ce système. Explications.
« Responsabilisation », « confiance », « dialogue », ce sont les mots clés du discours de Laurent Bonadei depuis son intronisation au poste de sélectionneur de l’équipe de France féminine. Le successeur de Hervé Renard s’appuie sur une méthode de management où l’aspect humain est une priorité pour lui.
Responsabilisation et communication
Dans ces aspects, on retrouve d’ailleurs un peu la méthode de Hervé Renard, son prédécesseur dont Laurent Bonadei était l’adjoint. Le sélectionneur attache une grande importance à l’échange et à la communication. « Il communique énormément avec chaque joueuse pour savoir ce qu’il attend de nous. Il s’adapte beaucoup au profil qu’il a en face de lui. C’est ce côté humain qui change un peu où Laurent est beaucoup dans le relationnel, cela aide individuellement et collectivement », confie la défenseure Elisa De Almeida.
Au-delà de cet aspect relationnel, dans ses prises de parole, Laurent Bonadei insiste également sur la responsabilisation, l’autonomie et la prise d’initiative de ses joueuses sur le terrain. « Nous sommes là pour les accompagner, on leur donne des consignes. Elles les respectent à la lettre. Et puis de temps en temps c’est important de pouvoir leur donner de l’autonomie, de prendre des décisions, d’oser. Quand j’ai vu la décision de changer entre Alice et Thiniba (ndlr : l’inversion de poste entre Alice Sombath et Thiniba Samoura face au Pays de Galles) je me suis dit que j’allais les laisser faire. C’est courageux, cela montre leur détermination et leur capacité à analyse le jeu. »
« Le coach fait en sorte que tout le monde se sente important », ajoute De Almeida. En 2025, l’équipe de France est toujours invaincue. Pour Selma Bacha, il y a eu un déclic au sein du groupe tricolore: « Les réunions que l’on a eues entre nous, ses messages qu’il nous fait passer, nous font prendre conscience qu’on est des bonnes joueuses, que l’on a des qualités, et il faut que l’on joue avec nos qualités. Et cela nous a fait du bien car ces derniers matchs, tout le monde ose, tout le monde défend. »
Un conseil des sages élargi à une douzaine d’éléments
L’autre nouveauté dans le fonctionnement des Bleues: l’évolution du conseil des sages. Ce fameux cercle traditionnellement resserré de joueuses sollicitées pour prendre des décisions au nom du groupe, et être des relais privilégiés pour le staff. Habituellement composé de quatre ou cinq éléments, Laurent Bonadei a décidé de l’élargir à une douzaine d’éléments avec notamment la création d’un groupe Whatsapp d’échanges. Avec cette décision, le technicien souhaite « permettre à des joueuses de prendre plus de responsabilités, des caractères de se révéler ».
La période de turbulences dans ce mandat de onze mois? La mise à l’écart du groupe en mai dernier de trois éléments cadres: Kenza Dali, Eugénie Le Sommer et Wendie Renard, 444 sélections au total. Avant l’annonce de sa liste, Laurent Bonadei avait échangé par téléphone avec les trois joueuses: « Un moment difficile ». Certaines joueuses, touchées par cette décision, ont parlé ces dernières semaines d’un « moment soudain. » Sans les oublier, ce groupe rajeuni continue d’avancer avec des rêves en tête en pleine construction qui ne demandent qu’à être enfin réalisés.