C’est l’un des enjeux du nouveau diffuseur de la Ligue 1, ouvrir les coulisses du championnat de France aux abonnés de la plate-forme. Sur cette première journée, le contrat a été respecté pour la plupart des équipes. Mais quelles sont les limites d’une telle opération pour les services de communication des clubs de Ligue 1 ?
Certains grincheux répètent en boucle que les images des vestiaires, des bus et des interviews, à plusieurs reprises pendant une rencontre, sont réalisées depuis plusieurs saisons par BeIN Sports, en Ligue 2, et même au temps de la Ligue 1 sur Canal+. Les fidèles de la Ligue 1 avaient pourtant perdu cette odeur de l’immersion au cœur du football français depuis plusieurs saisons. Sur cette première journée de championnat, les ambitions affichées par Ligue 1+ semblent respectées.
« Sur une première journée, c’est très facile d’ouvrir, aucune pression, que des bonnes nouvelles, le seul petit caillou dans la chaussure ce sont les questions mercato, et encore… concède un communiquant d’une équipe de Ligue 1. Je suis curieux de voir les consignes qui me seront données à des moments clés de la saison. » L’ouverture totale des clubs pourra-t-elle tenir toute la saison? C’est la grande question pour les dirigeants de Ligue 1+, qui souhaitent raconter l’histoire du football français. « Les clubs nous observent, répond Nicolas De Tavernost, dans l’After Foot sur RMC. Si ça avait été un échec, aucun club nous aurait suivi, là on peut parler de succès (avec 600.000 abonnées en un week-end, ndlr). » Le patron de LFP Media espère donc que la publicité de cette première journée jouera en faveur d’une ouverture totale des clubs pendant toute la saison.
Sur toutes les pelouses du championnat, les équipes du nouveau diffuseur ont été parfaitement accueillies par les clubs. Un changement par rapport aux dernières saisons. « On sait très bien que c’est un besoin réciproque, on a besoin de la chaîne pour survivre et ils ont besoin de nous pour avance », complète ce directeur général d’un club de milieu de tableau. Et d’ajouter: « Moi, je n’ai aucun problème pour ouvrir mon club pendant les périodes de tension, c’est la vie d’une grande entreprise avec un aspect médiatique très différent d’une entreprise normale. En revanche, je ne sais pas si mon coach sera du même avis… Même si sur cette première journée, il a compris l’utilité pour nous de communiquer plus fortement et ainsi d’écrire une histoire avec Ligue1+. »
Un chantier avec les gros clubs ?
Dès à présent, les dirigeants de Ligue 1+ vont pouvoir arriver face aux clubs avec la force des 600.000 abonnés. Reste à connaitre l’ouverture des équipes lorsque la pression va augmenter au fil de la saison. Pour les grands clubs du championnat, les négociations seront plus difficiles. « J’ai vu le PSG à Nantes, ils ont fait des choses demandées c’était convivial », a d’abord expliqué, sur RMC, Nicolas de Taversnost. Et de poursuivre : « Ils ont un statut, ils font très attention au sportif. Donc c’est normal qu’ils fassent attention, après, c’est à nous de les convaincre et je pense qu’ils nous observent aussi, en se disant: ‘Est-ce que ça va marcher ou pas?' »
Comment traiter les moments de tension dans les clubs, les affrontements dans les vestiaires ou les polémiques autour d’un match? « On ne cachera rien », répond « NDT » dans l’After Foot. Sur les réseaux sociaux, certains abonnés ont été surpris de ne voir aucun messages et banderoles diffusés par la nouvelle plate-forme. Ligue1+ répond qu’aucune consigne n’a été donnée aux réalisateurs des rencontres « lorsqu’elles ne sont pas injurieuses ou pas contraires à la loi ».
Une charte médias est en cours de négociation entre les diffuseurs, les clubs et la LFP. Elle devrait être signée dans les prochaines semaines. Cela permettra d’écrire noir sur blanc les obligations de toutes les parties prenantes aux rencontres de Ligue 1. Même si les clubs savent très bien qu’ils n’ont plus le choix et doivent participer au succès du nouveau diffuseur. De son côté, Ligue 1+ promet aux abonnés des innovations dans les prochaines semaines.
