Après les révélations de L’Equipe et de France Télévisions sur les vifs accrochages entre présidents lors de la réunion sur l’appel d’offre des droits TV l’été dernier, le propriétaire de l’OL, John Textor, interrogé ce jeudi par le quotidien sportif, a pointé du doigt les conflits d’intérêts à la LFP, une instance au sein de laquelle le président du PSG et patron de beIN Sports, Nasser Al-Khelaïfi, a beaucoup trop de poids et d’influence selon lui.
Ça chauffe à la Ligue. En pleine crise des droits TV, les patrons de clubs se frictionnent. Ce fut notamment le cas le 14 juillet dernier lors d’une houleuse réunion sur l’appel d’offre. Comme révélé mercredi par L’Equipe et France Télévisions, Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG et de beIN Sports, co-diffuseur de la Ligue 1 avec DAZN, a eu de vifs échanges verbaux avec Joseph Oughourlian, propriétaire du RC Lens, et John Textor, celui de l’Olympique Lyonnais. « John, arrête de parler, tu ne comprends rien. Tu viens de je ne sais où, cowboy », a notamment lâché le Qatarien, très en colère.
Labrune? « Il lui manquait le courage, l’expertise technique et la force de résister à ‘NAK' »
Une attitude qui a fortement déplu à l’intéressé: « Se faire réprimander par ‘NAK’, comme n’y connaissant rien, était à la fois comique et contre-productif », a réagi Textor jeudi à L’Equipe. « La gouvernance de notre ligue doit changer, immédiatement, car chaque club de Ligue 1 devrait être représenté au conseil d’administration. » Et l’homme d’affaire américain de poursuivre: « Tous les conflits d’intérêts doivent être divulgués et atténués. Telles sont les règles de la meilleure ligue de football du monde, la Premier League, et il n’y a aucune honte à suivre un bon exemple. »
John Textor regrette que de nombreux présidents de clubs français soient sous l’influence du puissant président du PSG. « ‘NAK’ est le banquier qui détient la monnaie des nominations politiques, et il sait comment la dépenser à bon escient. Je pense qu’il a plus d’influence sur certains présidents de club que leurs propriétaires absents. Leur carrière est donc plus sûre avec Nasser, tant qu’ils agissent comme il le souhaite », estime le boss américain.
John Textor qui avait qualifié Vincent Labrune de « toutou » sur RMC regrette la façon dont il s’est exprimé. Ce qui ne l’empêche pas d’en remettre une couche sur le président de la LFP : « Vincent, avec un peu plus de courage, aurait presque pu nous mener vers un bel l’avenir, mais il lui manquait, du coup, le courage, l’expertise technique et la force de résister à ‘NAK’. C’est pourquoi j’ai choisi ces mots, des mots que je regrette, pour décrire son manque de leadership, car j’étais tellement déçu que nous ayons raté l’occasion d’évoluer… Nous avons raté le moment », conclut le patron de l’OL.