Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, emprisonné à Tizi Ouzou en Algérie, garde « le moral » mais « se sent coupé du monde », confient à l’AFP ses parents qui ont pu le voir lors de deux visites au parloir en août.
Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie fin juin pour « apologie du terrorisme », reste « combatif » mais souffre d’être « isolé », ont confié à l’AFP ses parents, après deux visites en août au parloir dans sa prison de Tizi Ouzou.
« On s’est rendu en Algérie du 11 au 22 août et le 12 août, on a pu le voir une première fois dans un parloir d’une demi-heure », a indiqué sa mère Sylvie Godard. « On est dans une salle avec des vitres (et) on a un combiné téléphonique pour parler, chacun de notre côté. Le premier choc, c’est l’apparence physique, je ne l’avais jamais vu le crâne rasé. Mais il allait bien, il était en bonne condition physique, il faisait énormément de sport pour se vider la tête. »
« C’était une grande victoire pour nous de le revoir une deuxième fois (le 21 août) », a ajouté la mère de Christophe Gleizes. « Il nous a exprimé qu’il avait de très bonnes relations avec le personnel pénitentiaire, très affable avec lui, et il s’entend très bien avec son codétenu. Par contre, même s’il a le moral, même s’il est combatif, il se sent totalement coupé du monde, isolé ».
Ses parents ne veulent pas que ce dossier serve à « régler des questions politiques »
Christophe Gleizes est dans l’attente d’un procès en appel attendu à l’automne. Ces deux visites ont « rasséréné » le journaliste, selon son beau-père Francis Godard. « Il pensait qu’il était un peu oublié dans sa prison (…) il ne sait rien de ce qui se passe en France. »
La mère appelle à ce que le dossier de son fils, seul journaliste français détenu actuellement à l’étranger, ne serve pas à « régler des questions politiques » entre la France et l’Algérie. Bloqué en Algérie depuis mai 2024, Christophe Gleizes a été condamné en juin dernier pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national », des griefs « totalement absurdes » selon ses parents. Il lui est reproché des contacts avec des dirigeants du foot kabyle.
Début août, Emmanuel Macron a demandé « plus de fermeté » à l’égard de l’Algérie. « On ne peut pas associer en permanence le cas de Christophe et celui de Boualem Sansal (écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour « atteinte à l’unité nationale », NDLR) », a estimé Francis Godard. « Tous les deux méritent à l’évidence d’être libérés mais ces deux dossiers n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre. »