Lors d’une conférence de presse ce jeudi, Olivier Létang a évoqué la situation des Girondins de Bordeaux. Le président du LOSC, qui a succédé à son poste à Gérard Lopez, a fulminé devant une situation prévisible en raison du profil de l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois.
Le LOSC aurait pu connaître le même sort que les Girondins de Bordeaux. Ce jeudi, le club détenu par Gérard Lopez, placé en redressement judiciaire, a été rétrogradé administrativement en N2, soit la quatrième division française. Président des Dogues depuis décembre 2020 et la vente du club par Gérard Lopez, Olivier Létang a fracassé son prédécesseur ce jeudi.
« Le LOSC aurait dû mourir à 77 ans »
« J’adore le sport et quand des institutions sont touchées, je suis très sensible à ça. Je pense aux supporteurs de Bordeaux, mais aussi à ceux de Mouscron ou de Boavista. On l’a dit lors de l’audition au Sénat, le LOSC va fêter ses 80 ans cette année et il aurait dû mourir à 77 ans », a lâché Létang, en référence aux 120 millions de dettes laissées par Gérard Lopez au moment de quitter le LOSC.
« En arrivant, quand j’ai évoqué du bout des lèvres la situation, tout le monde s’est dit que j’exagérais », a poursuivi Létang en conférence de presse. « Quand on voit que Mouscron a été liquidé et que Bordeaux est en passe de l’être compte tenu du niveau de dettes… Ce sont des actifs d’un territoire, ils font partie du patrimoine et je trouve ça absolument terrible. »
Bordeaux, 12e de la saison écoulée en Ligue 2, avait déjà été rétrogradé en National (3e division) en raison de ses difficultés financières par la DNCG de la Ligue de football professionnel (LFP) le 9 juillet. La DNCG fédérale a elle appliqué les règlements pour envoyer les Girondins en N2 compte tenu de la situation.
« Je trouve ça dégueulasse, terrible et irresponsable »
Lors d’une audition au Sénat en juin dernier, Olivier Létang s’en était déjà pris à Gérard Lopez. « Je me demande toujours comment on a pu donner un club comme les Girondins à cette personne? C’est lunaire, il suffisait d’un coup de téléphone », a fulminé Olivier Létang. « Il y a deux ans, un élu de la région m’a appelé. Je lui ai dit qu’il y avait une vague et qu’il ne fallait pas y aller. L’issue était certaine. Il se passe exactement ce que j’avais prédit. »
Homme d’affaires hispano-luxembourgeois, Gérard Lopez espérait repartir en National après la décision du tribunal de commerce. Le club avait renoncé à faire appel après l’échec de son rachat par un groupe américain, puis à son statut professionnel pour alléger sa masse salariale avec le départ de ses joueurs sous contrat et la dissolution de son réputé centre de formation.
« Comme je l’ai dit au Sénat, je suis contribuable français, pas lui. Des fonds publics ont été engagés. Je trouve ça dégueulasse, terrible et irresponsable », a conclu Olivier Létang dans sa charge à l’encontre de Gérard Lopez. « N’oublions pas la chaîne des responsabilités. »