dimanche, août 17, 2025

Implication des joueurs, contenus attractifs, lutte contre le piratage… les clubs de Ligue 1 unis comme jamais pour la réussite de Ligue 1+

Alors que la Ligue 1 reprend ses droits vendredi pour une nouvelle saison, nombreux sont les acteurs du championnat qui multiplient les prises de paroles pour soutenir la nouvelle plateforme de diffusion Ligue 1+. Avec un message commun: ouvrir les portes des clubs au maximum pour créer du contenu à valeur ajoutée et doper les abonnements et séduire les supporters et passionnés dès la première journée.

« J’ai l’impression que ‘la vibe’ est en train de bien prendre. Ça va être intéressant, il y aura pas mal d’émissions, des insides aussi qui vont être proposés (…) Pour moi les clubs doivent jouer le jeu (…) C’est la bonne année selon moi pour offrir de nouvelles choses. On est dans un milieu où l’état d’esprit est trop fermé, on est méfiants sur tout, on a peur de toute interview, de toute prise de parole. »

En quelques mots ce jeudi en conférence de presse, le milieu de terrain du RC Lens Adrien Thomasson a résumé l’avis partagé par beaucoup d’acteurs de la Ligue 1 quant au travail à fournir pour donner du crédit à la nouvelle plateforme diffusant le championnat de France de football, Ligue 1+.

Un produit innovant avec un décloisonnement médiatique des clubs

Caméras dans les vestiaires avant, pendant et après les matchs, micro placé sur un joueur à l’entraînement, séquences de vie quotidienne au sein des clubs… Le joueur des Sang et Or a appelé de ses vœux à l’ouverture d’esprit de toutes les parties pour donner une chance au produit commercialisé par la LFP, qui retransmettra huit des neuf matchs de chaque journée.

Avant lui, le président de l’OM abondait dans le même sens dans un post relayé sur le réseau social LinkedIn, un véritable plaidoyer pour aider la Ligue 1 à voir plus grand avant le match inaugural entre Rennes et l’OM ce vendredi (20h45)

« Le succès de Ligue 1+ ne se jouera pas seulement sur le terrain technique ou commercial. Il dépendra de notre capacité collective à agir en unité, offrir un produit accessible, innovant et cohérent, garder le supporter au centre (…) Croire au football français, c’est s’abonner à Ligue 1+. Ce n’est pas symbolique: c’est investir ensemble dans notre futur compétitif et la stabilité de tout l’écosystème. »

Paris FC, Dante… Ligue 1+ mise sur « l’inside » pour son contenu créatif

De retour dans l’élite cette saison, 46 ans après l’avoir quittée, le Paris FC fera l’objet d’une série de six épisodes « en inside » diffusés sur la plateforme, comme annoncé début juillet.

Un bon moyen pour le téléspectateur de découvrir les préoccupations d’un promu et d’en savoir plus sur le projet du club racheté l’automne dernier par la famille Arnault.

Le deuxième club parisien ne sera pas le seul sur lesquelles les caméras de Ligue 1+ seront braquées puisque le défenseur de l’OGC Nice Dante fera lui aussi d’un programme tout au long de la saison.

Le Brésilien de 41 ans, qui va entamer la dernière année de sa carrière avant la retraite à l’été 2026, aura, à l’image de Michael Jordan sur Netflix, une docu-série intitulée The Last Dante.

Ces différents programmes, dont beaucoup sont encore en cours de développement, semblent pour l’instant vus d’un bon oeil par les joueurs, entraîneurs et présidents du championnat de France, qui se disent « soutiens » et « moteurs » pour rendre le produit Ligue 1 attractif. Sans doute car tous savent qu’ils ont beaucoup à y gagner.

Derrière le front commun, de grosses réalités économiques pour les clubs

Car en créant une plateforme et une chaîne 100% Ligue 1, les clubs ont certes trouvé une parade à la crise des droits TV, mais ont également accepté une large part d’incertitude sur les futures recettes générées par cette initiative ambitieuse. Pour la faire courte, entre le contrat de beIN Sports et la rupture avec DAZN, les clubs de L1 auront un minimum fixe de 185 millions d’euros à se partager en 2025-2026.

Un montant auquel il faut aussi ajouter le montant des droits TV internationaux (150 millions d’euros) mais uniquement pour les clubs européens. Quant aux bénéfices liés directement aux droits TV, les critères de répartition (classement la saison passée, notoriété du club…) seront à décortiquer en fonction des équipes, au cas par cas. Et en cas d’accident industriel de Ligue 1+, un fonds d’urgence d’environ 100 millions d’euros sera mobilisable.

« Si l’on veut fidéliser des gens à notre championnat, il faut absolument que l’on soit plus attractif »

Cette rapide présentation des enjeux économiques permet d’autant mieux de comprendre la solidarité prônée par tout un écosystème, et le front commun derrière Ligue 1+, plus que jamais « la chaîne des clubs ». L’entraîneur du Stade Rennais Habib Beye en faisait encore la démonstration mercredi en conférence de presse.

« Je m’associe au club pour qu’on donne le maximum de visibilité à cette plateforme. Il faut donner aux téléspectateurs et aux supporters, qu’ils soient nourris par notre championnat, par les belles histoires qu’on a à leur raconter », a glissé le technicien qui connait bien les médias après avoir travaillé pendant plusieurs saisons comme consultant TV. « (…) C’est aussi notre pain quotidien d’être regardé, d’avoir une audience. Elle se fait dans les stades mais aussi à la maison. »

« Et si l’on veut fidéliser des gens à notre championnat, il faut absolument que l’on soit plus attractif, car contribuer à cela c’est participer à la vie de notre football. »

Les clubs et la LFP insistent sur le piratage « préjudiciable » pour le foot français

« Si on fait moins d’un million d’abonnés la première année, c’est qu’on aura échoué », expliquait début juin Nicolas de Tavernost, le patron de LFP Média. L’ancien président de Bordeaux et ex de la maison M6 le sait, parmi les enjeux de cette opération séduction de Ligue 1+ vis-à-vis du public, la lutte contre le piratage aura une place importante. Et là encore, les clubs avancent main dans la main avec la LFP pour le bien du football français.

« Il faut que les gens comprennent à quel point c’est préjudiciable pour les clubs quand ils ont recours au piratage, qu’ils regardent les matchs avec de fausses chaînes ou toutes ces choses qui n’augmentent pas les revenus des clubs », a ainsi détaillé ce jeudi Thiago Scuro, le directeur général de l’AS Monaco, lors de son passage face à la presse. « Tous nos supporters doivent avoir cela en tête. La Ligue a fait un bon travail en proposant cette nouvelle plateforme, les prix sont justes et attractifs. J’espère que tout le pays va comprendre qu’être connectés à cela dans le bon sens. » Premier élément de réponse dès ce week-end pour l’an 1 de cette nouvelle aventure historique du foot français.

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