L’implication du ministre camerounais dans la crise qui oppose la Fécafoot et sa Ligue de Football Professionnel est perçue par l’instance mondiale comme une ingérence potentielle.
L’épée de Damoclès plane sur le football camerounais. Dans un courrier adressé au président de la Fécafoot le 8 octobre dernier, la Fifa agite la menace d’une sanction contre le pays des Lions Indomptables. Notamment pour «ingérence potentielle [du gouvernement] dans les affaires de la Fécafoot». Attentive à la crise qui divise son association membre et la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (Lfpc), l’instance mondiale semble ne pas apprécier le rôle que joue le gouvernement dans cette affaire.
Péril sur le CHAN 2021 ?
Déjà accusé d’avoir «pris parti» pour la Ligue, c’est surtout le Groupe de travail mis en place par le ministre camerounais des Sports, en vue du suivi de l’application de la sentence du Tribunal Arbitral du Sport déclarant «illégale» la suspension de ladite Ligue par la Fécafoot, qui fâche. Un Groupe de travail «qui remettrait potentiellement en cause la décision de l’Assemblée générale de la Fécafoot du 25 septembre dernier», indique la Fifa. En rappelant que ses associations membres sont statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers, l’instance mondiale met en garde. «Dans le cas où le “Groupe de travail ministériel“ en question n’apporterait pas seulement un soutien à la Fécafoot mais s’avérerait donner des directives à celle-ci, nous serons contraints de rapporter ces événements aux organes compétents de la Fifa pour prise de décision, incluant l’application de sanctions telle qu’une suspension à l’égard de la Fécafoot».
Or, une suspension du Cameroun impliquerait de fait le retrait de l’organisation au pays des Lions Indomptables du Championnat d’Afrique des Nations (Chan) prévu en janvier 2021. Les conclusions du Groupe de travail ministériel attendues le 17 octobre prochain, s’avèreront donc décisive quant à la suite du feuilleton.