Joueur éminemment talentueux mais trop souvent rattrapé par ses excès, Adrian Mutu avait connu très tôt un coup d’arrêt dans sa carrière. La faute à un contrôle positif à la cocaïne lors de son passage à Chelsea, qui lui a coûté selon lui un Ballon d’or.
Il a connu les frissons de la Ligue des champions, la bataille pour le titre en Angleterre ou en Italie, et une signature improbable à l’AC Ajaccio. Il a également évolué en Inde, s’est fait exclure d’un rassemblement en sélection pour une soirée trop arrosée, tout en étant considéré comme une légende de la Fiorentina. C’est peu dire que la carrière d’Adrian Mutu a ressemblé à tout sauf à un long fleuve tranquille. Attaquant pétri de talent au caractère bien trempé, le golden boy roumain a fait autant parler de lui pour ses buts que pour ses frasques extrasportives.
En 2004, alors à Chelsea où il avait signé un an plus tôt en provenance de Parme, il avait été contrôlé positif à la cocaïne, puis condamné à sept mois de suspension et à une amende record de 17,1 millions d’euros à verser aux Blues. Désormais reconverti comme entraîneur, l’ancien attaquant aux 77 sélections le reconnaît sans fard: il aurait pu prétendre à une trajectoire bien différente sans tous ses excès.
« Je me suis écarté du droit chemin et j’en ai payé le prix »
« Prendre de la cocaïne pendant mon passage à Chelsea a été la pire décision que j’ai pu prendre dans ma carrière. J’étais seul et triste, mais ni la dépression ni quoi que ce soit d’autre ne pouvait justifier mes actes », dit-il ce jeudi dans une interview touchante pour le journal britannique The Telegraph. « J’aurais dû demander de l’aide, et je ne l’ai pas fait. Mais on apprend de tout dans la vie, et cette leçon a fait de moi une meilleure personne, beaucoup plus mature. J’ai commis une erreur, je me suis écarté du droit chemin et j’en ai payé le prix », explique-t-il, convaincu d’être passé à côté d’un possible Ballon d’or, lui qui avait inscrit 10 buts pour sa première saison en Angleterre.
« J’y ai souvent réfléchi. Je crois que pendant plus d’une saison, j’ai figuré parmi les meilleurs joueurs du monde, j’aurais donc pu le gagner facilement. Mais de mauvaises décisions m’en ont empêché. J’essaie de ne pas trop m’en vouloir », souligne Mutu, qui s’est mis en tête de réaliser un documentaire sur sa carrière. « Oui, j’ai fait une erreur à l’époque, mais j’en suis ressorti plus fort et plus sage. J’ai retenu la leçon. J’ai ensuite accompli beaucoup de choses et j’ai complètement reconstruit ma vie. Aujourd’hui, je suis un adulte, j’ai une belle famille et une carrière d’entraîneur prometteuse. »
Passé notamment sur les bancs du Rapid Bucarest et de Cluj, il vient d’être remercié par le Petrolul Ploiesti, au bout d’une expérience qui aura duré seulement… trois mois.