Sixième de National, le Mans accueille le PSG avec appétit, et l’envie de raviver les glorieux souvenirs du club, ce mardi en Coupe de France. Supporters, joueurs et dirigeants espèrent une belle fête et sont heureux de ramener un peu de lumière sur la Sarthe.
Derrière la barrière du terrain d’entraînement, en ce dimanche ensoleillé, une dizaine de supporters attend les joueurs pour l’entraînement. Certains viennent souvent mais cette semaine, l’atmosphère au Mans est différente.
« On attend de voir le stade plein, ce n’est pas commun ici », s’impatiente Mathis. « L’ambiance, le stade le match… On a hâte de voir nos joueurs contre le PSG. On va rêver un peu, on y croit. On est dans une bonne série, on arrive avec de bons arguments pour une équipe en-dessous d’une L1! »
Les Manceaux, 6es de National, sont invaincus depuis le mois de novembre. Après des débuts poussifs, le club et ses fans se remettent à croire à une bataille pour monter en Ligue 2. Et enfin retrouver le monde professionnel. « C’est un club qui se reconstruit. Ce match contre Paris, c’est bien pour l’image du club, ce sera la fête du foot, du département de la Sarthe », appuie Patrice, survêtement rouge sur les épaules. « On veut un stade sang et or et il faut que les joueurs soient acteurs du match. »
Comme à la belle époque d’un club qui se nomme alors le MUC 72. Six saisons en Ligue 1 (entre 2003 et 2010), un maillot iconique et des joueurs marquants, tels Didier Drogba, Yohann Pelé, Mathieu Coutadeur, Sébastien Corchia ou Tulio de Melo. « Des souvenirs marquants », se souvient Patrice. « A l’époque le Mans était en haut de l’affiche, on aurait pu jouer l’Europe avec des grands noms. »
Le club aurait pu remplir trois fois le stade
Mais le MUC 72 est rétrogradé en amateur en 2013 pour des raisons financières et hormis une saison en Ligue 2 (2019-2020, celle du Covid), peine à revenir chez les pros. « On a toujours connu un niveau un peu plus haut », le monde pro, ajoute Mathis. Accueillir le PSG ravive ces souvenirs.
« On attend un peu plus, les affiches comme celle-ci nous rappellent des choses. Ça fait du bien de voir des affiches comme ça ici. Ça monte depuis le tirage, on en parle beaucoup autour de nous, la ville a fait en sorte que ce soit un événement dont on parle tout autour, il y a des affiches un peu partout, c’est un événement. »
Les joueurs en sont conscients. Il y avait une file d’attente énorme le jour de l’ouverture de la billetterie et les places grand public ont trouvé preneur en une journée. Le Mans n’avait plus atteint les huitièmes de finale depuis 2011. « On aurait même pu remplir trois fois le stade », s’enthousiasme le président Thierry Gomez, alors que l’enceinte fait tout de même 25.000 places.
« J’ai senti un engouement extraordinaire de suite », acquiesce l’entraîneur Patrick Videira. « C’est un club qui était auparavant stade Léon-Bollée, en L1. On le sent par rapport à l’attente des supporters. Ils aimeraient retrouver le monde pro et on leur donne la possibilité de vivre un moment exceptionnel. C’est historique d’en être là. Quand on va chercher une baguette à la boulangerie, on ne nous parle que du PSG. Je leur disais qu’il y avait Concarneau, Villefranche, Sochaux, mais ils n’ont que le PSG en tête. »
Cinq millions de budget
Alors que le basket concurrence le football (le MSB est en BetClic Elite), les joueurs sont conscients de l’enjeu pour l’image du Mans FC (5 millions d’euros de budget). « Ça va attirer beaucoup de monde. On est diffusé en affiche à 21h10, beaucoup de gens vont regarder et c’est important pour la ville, le club, remplir ce stade est quelque chose de beau », sourit l’attaquant Antoine Rabillard, dont l’équipe n’a éliminé que des équipes de divisions inférieures ou égales.
Dans un salon pour les joueurs après les matchs au stade, une frise avec les anciennes gloires du club est exposée pour rappeler les belles heures du MUC 72. Alexandre Lauray abonde: « Les supporters attendent depuis quelques années, ils veulent revoir leur club en haut, en Ligue 2 ou en L1, remplir le stade et leur faire vivre des émotions. C’est très important, même pour le développement du club, ça va le remettre dans la lumière. »
Cet enjeu et cette attente peuvent-ils crisper les Sarthois? « Non, pas de pression, on doit le prendre à l’inverse », tempère l’entraîneur. « On rêve tous de jouer dans des stades pleins, de titiller les meilleurs. Je ne veux surtout pas que les jambes tremblent, qu’on se fasse plaisir, jouer au foot et montrer meilleure version du Mans. Sur le papier on sait qu’ils sont meilleurs. Espaly les a titillés au tour précédent, à nous de le faire aussi. »
Le Mans-PSG aussi chez les féminines
Et pour faire monter la tension, le club a prévu quelques animations. « On va essayer de préparer le match au mieux et on encourage les gens à venir quatre heures avant le coup d’envoi, pour que ce soit une très belle fête. On a besoin de faire aimer le football et d’attirer à nouveau le public, ceux qui aiment notre sport et des valeurs », explique le président Thierry Gomez. « Depuis le départ du bus, on va demander à tout le public sarthois d’être en sang et or sur le trajet et à l’accueil du bus au stade. On a prévu un DJ bien connu, Yann Muller pour faire chanter et danser les gens. Il y aura aussi beaucoup d’animations pour mettre à l’honneur les grands acteurs du sport sarthois. » La fête doit se poursuivre après la rencontre, puisque les féminines du club jouent aussi leur quart de finale de Coupe de France ce vendredi contre… le PSG.