Dans un long entretien accordé à La Provence, le directeur du football de l’OM, Medhi Benatia, apparaît passablement agacé par les fuites et les rumeurs qui alourdissent l’ambiance déjà délétère à Marseille, où l’on craint de vivre une fin de saison catastrophique.
L’OM s’apprête à disputer samedi, contre Montpellier (21h05), un match charnière dans sa saison. Une seule option pour le club de Pablo Longoria, qui a appelé à l’unité: la victoire. Pour ne pas dégringoler du podium et voir s’envoler une qualification « fondamentale » pour la Ligue des champions. « Ce serait une catastrophe », estime le directeur du footall Medhi Benatia dans La Provence.
Après cinq défaites sur les sept derniers matches disputés en championnat, tout autre résultat qu’un succès face à la lanterne rouge entraînerait des conséquences désastreuses sur un groupe considérablement affaibli par la période et les tempêtes qu’il traverse, sur les pelouses de Ligue 1 et en coulisses.
Rabiot se consume de l’intérieur
« Je n’ai jamais connu ça », s’est indigné le directeur football de l’OM, Medhi Benatia, dans les colonnes de La Provence, déplorant que « des gens à l’intérieur du club cherchent à semer la zizanie ». Auprès de nos confrères, Benatia s’agace des fuites qui sèment le trouble et des rumeurs qui font état d’une scission à l’intérieur d’un groupe où des clans se seraient formés.
Une poignée de joueurs ne supporteraient plus le management de l’entraîneur Roberto De Zerbi, tantôt ferme quand il faut brandir le bâton, tantôt affectueux, tandis que d’autres se ligueraient pour écarter certains de leurs collègues. L’ancien joueur de Tottenham Pierre-Emile Hojbjerg serait venu dans le bureau de Medhi Benatia pour le sommer de ne plus faire jouer Luis Henrique et Mason Greenwood.
« Vous imaginez? Il n’est pas venu me voir », dément vigoureusement Benatia. « Et en plus, vous pensez que j’ai besoin qu’un joueur me souffle ça? Pierre-Emile Hojbjerg est un des plus professionnels du vestiaire, un mec qui ne cherche qu’à fédérer et à emporter tout le monde avec lui, comme Rabiot. Aujourd’hui, Adri meurt de l’intérieur, il n’a qu’une envie: aller en C1. Ces deux-là sont vraiment deux exemples et à aucun moment ils ne sont venus me voir pour écarter des joueurs. Les gens qui sortent ça ne veulent pas le bien de l’OM. »
« Aucun joueur n’est contre le coach »
Roberto De Zerbi envisagerait, selon L’Equipe, une mise au vert de plusieurs semaines en cette fin de saison chaotique, ce qu’il avait déjà essayé après la victoire à Lens, fin novembre. Pour bousculer son groupe, après la claque à Reims et une prestation lamentable, le coach italien n’avait pas hésité à sanctionner ses joueurs en leur supprimant des congés. Une méthode qui avait quelque peu crispé les joueurs.
« Quand le coach lit dans L’Équipe qu’il a perdu son groupe, il est meurtri. C’est absolument faux », assure Benatia dans La Provence. « Aucun joueur n’est contre le coach. Demandez à Rulli, Kondogbia, Hojbjerg, Rabiot… Même Bamo Meïté, qui n’a pas joué lors des six premiers mois, n’est jamais venu me voir pour critiquer le coach. Il donne de l’amour à tout le monde, et même un peu trop à mon goût. Moi, je répète toujours aux joueurs, au staff et aux salariés que je ne suis pas là pour me faire des amis. Je ne veux que des gens qui travaillent dur pour l’OM. Pour le coach, c’est différent, il doit avoir cette relation avec ses joueurs, il marche à l’affect. Et il n’a pas perdu son groupe. Les mentalités ont changé. Si les mecs n’ont pas compris qu’il faut gagner les matches pour aller en Ligue des champions et qu’ils ne sont pas prêts à se sacrifier pour y parvenir, c’est qu’il y a un gros problème. »