Wednesday, July 3, 2024
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stars à la retraite, nouveaux talents, sélectionneur critiqué… ce qui a changé côté belge depuis 2018

Six ans après la demi-finale de Coupe du monde perdue par les Diables Rouges face aux Bleus, la Belgique rêve d’une revanche ce lundi, en 8e de finale de l’Euro 2024. Depuis, la sélection a connu de nombreux changements, et certains n’ont pas de quoi rassurer les supporters belges.

Un but de la tête à la 51e minute, Samuel Umtiti qui casse la démarche en célébrant, et des déclarations pleines de frustration de Thibaut Courtois. Elle est loin, cette demi-finale de Coupe du monde remportée par les Bleus en 2018, mais les souvenirs sont toujours aussi frais. Les Français ont vécu une soirée entrée au panthéon du foot tricolore. Les Belges, eux, n’ont pas tous digéré… pas aidés par leurs voisins qui ne cessent de les chambrer à chaque occasion depuis six ans.

Et si c’était l’heure de la revanche pour les Diables Rouges? Ce n’est pas du tout la même équipe que les Bleus retrouveront ce lundi. Tour d’horizon des changements qui ont touché la sélection belge à tous les étages depuis 2018.

Une génération dorée qui se rapproche de la fin

Eden Hazard en patron, une charnière Kompany-Alderweireld, Dries Mertens en sortie de banc… L’équipe alignée par la Belgique en 2018 n’avait pas beaucoup d’équivalents. Une “génération dorée” comme le plat pays n’en avait jamais connu. “C’était une génération dorée mais je regarde les résultats acquis: l’armoire (à trophées) est vide”, nuance Philippe Vande Walle, international de 1988 à 1999. “Ils avaient de l’expérience, ce que les gars d’aujourd’hui n’ont pas, c’est ça la plus grande différence”, continue l’ancien gardien de but.

Aujourd’hui, le leader technique et capitaine s’appelle Kevin De Bruyne, mais Eden Hazard n’a pas encore été oublié. “C’était le capitaine donc oui c’est lui qui portait l’équipe, mais le foot est avant tout collectif”, assure Ethan Hazard, frère d’Eden, avant-centre à la Royale Union Tubize-Braine en troisième division.

“Quand on perd un joueur de ce calibre, ça se ressent en sélection, continue Olivier Lagendries, directeur sportif de la RUTB où Eden Hazard jouait plus jeune. “Maintenant il y a de bons joueurs, mais Eden, c’était Eden.”

De nouveaux talents qui émergent

Heureusement pour les Belges, la génération dorée n’a pas laissé place à un vide. Déjà parce que certains cadres comme De Bruyne, Lukaku ou Vertonghen sont toujours là, mais surtout parce que les jeunes arrivants confirment la nouvelle place du foot belge en Europe.

A commencer par Jérémy Doku (22 ans), virevoltant sur l’aile, et auteur d’une première saison réussie à Manchester City. Amadou Onana, lui, a pris son envol à Lille puis en Premier League à Everton. A 22 ans aussi, c’est déjà l’un des patrons des Diables Rouges au milieu, où Youri Tielemans est encore présent.

Et puis il y’en a un que l’on connaît moins en France, mais dont les hommes de Didier Deschamps se méfieront sûrement: Johan Bakayoko (21 ans), auteur de 12 buts et 9 passes décisives en championnat avec le PSV cette saison. Comme l’ancien lensois Loïs Openda (24 ans), il sort du banc depuis le début de la compétition, mais était présent en conférence de presse à deux jours du huitième de finale contre les Bleus.

Cette fois, Courtois n’est pas là

“Je ne dirais pas que l’équipe d’en face était meilleure que nous. Notre force c’est le foot, leur force c’est la défense”: ses déclarations après la défaite belge en 2018 avaient été largement moquées par une partie du public français. Mais ce lundi, Thibaut Courtois ne sera pas dans les cages belges, puisqu’il n’a pas été sélectionné pour l’Euro. Lui aussi fait partie de la génération dorée, et à 32 ans il est encore au sommet du football européen.

Titulaire et décisif en finale de la Ligue des champions remportée (2-0) par le Real Madrid face à Dortmund, il a montré qu’il faisait toujours partie des quelques meilleurs gardiens du monde. Problème: le portier a manqué presque toute la saison en Espagne, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche en août 2023. Un retour tardif, mais aussi un conflit ouvert avec le sélectionneur Domenico Tedesco, qui expliquent son absence du groupe belge. Une absence qui fait jaser en Belgique.

“Courtois, c’est une situation bizarre”, simplifie Philippe Vande Walle, entraîneur des gardiens belges entre 2010 et 2013. “Il faut savoir clôturer le débat, par respect pour les autres gardiens. (Koen) Casteels a vite été titularisé par Tedesco. Jusqu’à preuve du contraire il fait un très bon Euro.” De bonnes prestations qui éloignent l’ombre de Courtois, sans totalement faire oublier le gardien madrilène.

Un nouveau sélectionneur qui ne fait pas l’unanimité

Il y a six ans, l’actuel sélectionneur du Portugal Roberto Martinez menait les Belges jusqu’à un parcours historique en Coupe du monde. Mais depuis février 2023, c’est le très jeune italo-allemand Domenico Tedesco qui s’est installé à la tête de la sélection. L’ancien coach de Leipzig a porté les Diables Rouges vers la première place en qualifications pour l’Euro, avec 6 victoires et 2 nuls devant l’Autriche et la Suède.

Des premiers pas réussis, suivis d’une phase de poule compliquée. A 38 ans, le sélectionneur est contesté. “Il n’a pas l’expérience d’un Didier Deschamps, qui sait faire quelque chose même dans les difficultés. Ce qui est important c’est de savoir changer son système. Et ça je pense que Domenico Tedesco le fait moins bien”, analyse Walter Baseggio, international de 1999 à 2005.

Pas prophète en son nouveau pays, le sélectionneur joue gros ce lundi. Une victoire face aux Bleus le ferait entrer dans le cœur des supporters. Une défaite confirmerait les nombreux doutes qui l’entourent.

Après 2018, les Belges ont aussi eu “le seum” en Ligue des nations

C’est un match que certains supporters français ont peut-être oublié. Mais en Belgique, la victoire des Bleus (3-2) en demi-finale de la Ligue des nations 2021 a eu du mal à passer. “C’était pire que 2018. On menait 2-0 puis on a de nouveau eu le seum. Je ne sais pas ce qui est arrivé”, regrette Alexis, un supporter belge à Bruxelles.

Une nouvelle défaite des Diables Rouges qui renforce l’ascendant psychologique français avant le 8e de finale à venir. Dans leur histoire, les deux sélections se sont affrontées 5 fois en compétition officielle (hors qualifications), pour autant de victoires des Bleus. Euro 1984, Coupe du Monde 2018, Ligue des nations 2021: la France a été sacrée après trois de ces cinq confrontations. Porte-bonheur?

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