Dans une interview à Ouest-France, Arnaud Pouille, président du Stade Rennais, allume ses joueurs après l’élimination à Troyes en Coupe de France au cœur d’une saison « merdique ». Il défend son directeur sportif mais aussi Jorge Sampaoli, en assurant qu’il ne souhaite pas claquer la porte.
Arnaud Pouille avait beaucoup de choses à dire. Le président du Stade Rennais, nommé le 4 octobre dernier en remplacement d’Olivier Cloarec, a tiré la sonnette d’alarme dans un long entretien à Ouest-France, ce vendredi, deux jours après la piteuse élimination (1-0) en Coupe de France à Troyes, pensionnaire de Ligue 2. Une nouvelle déconvenue au cœur d’une saison « merdique », selon ses termes où Rennes pointe à la 14e place de Ligue 1 avec un seul point d’avance sur Saint-Etienne, barragiste. Il cible en premier lieu les joueurs avec lesquels il s’est entretenu, jeudi. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été invités à s’entraîner dans un loft.
« On va concentrer l’effort sur ceux qui ont envie de porter le projet, pas sur ceux qui n’en ont rien à faire de l’histoire du club », balance-t-il.
« Il faut des gens investis, et malheureusement, on a constaté que certains le sont moins que d’autres. On ne peut plus se disperser sur des gens qui s’en fichent d’être là ou ailleurs. Ensuite, je leur ai rappelé que dans tous les contrats, qui sont plutôt bien faits ici, il y a une prime d’éthique associée à leurs salaires, et l’éthique est rattachée au respect du club et du maillot. Cela fait douze matches que je vois. Je ne dis pas que tout est à jeter, je trouve qu’une structure était revenue, mais il faut aller au-delà et faire beaucoup plus. »
« Arrêter de croire que c’est le Club Med! »
Il confirme que plusieurs éléments de l’effectif seront sortis du groupe pour la réception de Brest, samedi (19h, 18e journée de L1). « Mais ils pourraient potentiellement être réintégrés », précise-t-il. « Si les joueurs n’ont pas compris qu’il y a un état d’urgence, il faut qu’ils le comprennent vite. Cela veut dire être à l’heure, respecter les obligations du club. Il y a des droits, mais aussi pas mal de devoirs. Il faut vite rebrancher les fils et arrêter de croire que c’est le Club Med! »
Arnaud Pouille assure avoir toujours le soutien des actionnaires et défend son directeur sportif, Frederic Massara, très critiqué après les nombreux échecs de recrutement de l’été dernier. « Frederic ne fuit pas ses responsabilités », explique-t-il. « Personne ne défend l’indéfendable. Je l’ai déjà dit et je le répète : il a été pris par une vague de départs statistiquement exceptionnelle l’été dernier, mais ce n’est pas pour ça qu’il n’assume pas sa part de responsabilités sur un certain nombre de sujets. On en discute très librement entre nous. »
Alors que les rumeurs d’un départ du Franco-Italien bruissent, Pouille assure qu’il est toujours impliqué dans le projet. D’autant que le club promet d’encore s’activer sur le match d’hiver. « On doit intégrer des profils psychologiques qui aiment lutter, car c’est notre réalité. Et ne pas rajouter l’erreur à l’erreur. (…) Oui, il y a des profils identifiés, des discussions en cours, des clubs avec lesquels on discute mais qui ont aussi leurs propres contraintes pour pouvoir libérer leurs joueurs au bon moment. (…) On est dans une situation d’urgence, mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. »
L’ancien président de Lens conclut enfin sur le fait que Jorge Sampaoli, nommé sur le banc rennais le 11 novembre en remplacement de Julien Stéphan, n’envisage pas de partir. « Il ne s’attendait sûrement pas à ce que la situation soit si compliquée, même s’il avait fait son analyse de l’équipe avant d’arriver », explique-t-il. « Jorge est quelqu’un qui déteste profondément la défaite. Après chaque défaite, il est déconfit. Mais ce matin (jeudi), à notre retour à Rennes, il est reparti avec une énergie folle. On m’a posé plusieurs fois la question: ‘attention, il peut partir, il peut claquer la porte!’ Mais non, il est combatif. »