Dans un entretien à So Foot, Farès Bahlouli a expliqué pourquoi il n’est plus apparu en compétition depuis novembre 2022, lui qui se trouvait alors en Ukraine. L’ancien joueur de l’OL a raconté aussi comment il avait vécu le conflit.
Voilà plus de deux ans que Farès Bahlouli n’est plus apparu en compétition. Ancien espoir de l’OL, le milieu offensif (29 ans) avait rejoint l’Ukraine en 2021, près d’un an avant l’invasion de la Russie. Désireux de quitter le pays après plusieurs mois de conflit, Bahlouli a été « bloqué par les procédures » avec le club de Dnipropetrovsk.
Une longue bataille juridique
La dernière apparition de Bahlouli sur une feuille de match remonte à novembre 2022. Face à une situation « trop pesante » pour lui en raison de « l’atmosphère de guerre », l’ancien joueur de Lille et de Monaco avait demandé une résiliation. « Ils acceptent. Quelques clubs sont intéressés par moi pour rebondir. On arrive au mercato. Mais, ensuite, silence radio, plus aucune nouvelle de Dnipro », a raconté Farès Bahlouli dans un entretien à So Foot, « Ils me répondent à la fin du mercato avec une résiliation bidon. »
« Proche » de signer en Algérie, Farès Bahlouli ne parviendra pas à se libérer. « Quand je veux m’engager avec un autre club, je suis encore enregistré comme joueur chez eux », a indiqué l’intéressé. « Il y a un an et deux mois de bagarre avec eux, de bataille juridique, avec des avocats. En plus, ils me doivent de l’argent. Ça va jusqu’à la FIFA. J’ai gain de cause, mais je ne peux pas jouer pendant tout ce temps. »
Les dirigeants de Dnipro avaient justifié cette situation par le contexte de la guerre. Libre de signer où il le souhaite depuis juillet dernier, Farès Bahlouli espère à nouveau rebondir désormais, dans « un projet cohérent ». « Ça me manque trop. Je suis très réaliste et très terre à terre : je sais que ça fait deux ans que je n’ai pas joué. Je suis prêt à faire les sacrifices et les efforts. Ça ne me fait pas peur », a lancé celui qui aimerait encore jouer quelques années.
« Mon fils est inscrit au foot, et une bombe atterrit en plein milieu du stade où il joue »
Arrivé en Ukraine par le biais du FC Metal (ex-Metalist Kharkiv), Farès Bahlouli s’était laissé convaincre par « l’expérience » qui s’offrait à lui. Finalement, il a assisté aux premières loges au conflit avec la Russie. « Comment veux-tu faire face à des personnes dans une telle détresse, un tel désarroi ? Et Kharkiv, c’est à 60 kilomètres de la frontière russe », a noté le footballeur. « Quand ils envahissent l’Ukraine, ils passent par là. Les joueurs voient des tanks dans les rues où ils habitent. Mon fils est inscrit au foot, et une bombe atterrit en plein milieu du stade où il joue ! C’est la vraie guerre. »
De retour en France après le début du conflit, Farès Bahlouli a aidé quelques familles ukrainiennes pour les faire venir dans l’Hexagone. Reparti ensuite en Ukraine pour jouer avec le Dnipro, Bahlouli a vécu des situations très particulières. « Pour un match le samedi, on part le mercredi. On met jusqu’à vingt heures pour passer la douane », a confié le joueur. « Tu y arrives, tu vois des soldats avec des grosses kalach’. Ils fouillent tout le bus, tu sors, tu montres toutes tes affaires. Là, tu entres en Ukraine : l’ambiance est glauque, tu vois des chars à l’abandon. »
Farès Bahlouli a finalement dit stop après un match où les joueurs ont dû se réfugier dans un bunker après une alerte à la bombe. « C’est tout petit, tout noir, avec juste une petite lumière », a raconté Bahlouli sur cette expérience. « C’est là que je me dis : ‘Non, je ne peux pas.’ Quand ça retentit, ils ne savent pas où, mais ça va péter quelque part. »