L’ancien joueur de l’OM, Joey Barton, comparaîtra le 30 juillet. En janvier, il avait fustigé dans une série de tweets misogynes la couverture d’un match par Eni Aluko. Par la suite, cette dernière avait été victime d’une vague de harcèlement en ligne.
Joey Barton a raccroché les crampons en 2017. Depuis, il a entamé une carrière sur les réseaux sociaux, où il débite des messages tapageurs et sans filtre. Quelques-uns d’entre eux lui vaudront bientôt un passage au tribunal.
Dans un communiqué publié ce lundi 22 juillet, la police du comté de Cheshire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, annonce que l’ancien milieu de terrain de l’OM est poursuivi pour des messages malveillants en ligne.
Après une investigation, menée par la police de Cheshire, il a été décidé que l’ex-footballeur serait convoqué et jugé devant la Warrington Magistrates’ Court le mardi 30 juillet. La cause de ces poursuites judiciaires: une série de tweets publiés à l’encontre d’Eni Aluko, ancienne professionnelle reconvertie commentatrice, entre le 1er et le 18 janvier.
Saillies misogynes
Le 4, l’intéressée couvre sur ITV le match nul entre Crystal Palace et Everton en FA Cup aux côtés de Lucy Ward. Sur X, Joey Barton lance une première saillie misogyne.
« Comment est-il possible qu’elle commente le football masculin? Elle n’est même pas capable d’effectuer une passe correctement », s’indigne-t-il. « Votre couverture du match d’Everton hier a atteint un nouveau niveau de médiocrité. Eni Aluko et Lucy Ward, les Fred et Rose West du commentaire de football. »
Un couple bien connu de l’autre côté de la Manche: entre 1967 et 1992, il avait été à l’origine du meurtre de 12 femmes ou jeunes filles, auquel il faut ajouter des abus sexuels. Fred West s’est suicidé avant son procès. Rose West, elle, purge encore aujourd’hui une peine de dix ans d’emprisonnement.
Ses propos sont immédiatement condamnés par ITV, puis par Gary Neville, ancienne gloire de Manchester United. Le 7 janvier, Joey Barton rétropédale… à sa manière. « J’ai été un poil dur avec Eni Aluko en la comparant à Rose West », écrit-t-il ironiquement. Puis ajoute: « Elle est clairement dans la catégorie de Joseph Staline et de Pol Pot. Elle a assassiné les oreilles de centaines de milliers de fans, si ce n’est des millions, ces dernières années. »
Joey Barton, un poids lourd sur X
Sans tarder, une vague de harcèlement déferle sur Eli Aluko. Ce n’est pas la première fois que l’ancienne joueuse est victime de messages nauséabonds sur les réseaux sociaux.
À la BBC, elle confesse cependant qu’il s’agit d' »un des pires cas d’abus sur les réseaux sociaux » qu’elle a eu l’occasion de subir. En raison notamment du poids et de l’influence de Joey Barton, suivi par quelque 2,8 millions de personnes sur X.
Selon la commentatrice, l’algorythme des réseaux sociaux n’est pas étranger à ce déferlement hostile: « La liberté d’expression de certaines personnes, comme Joey Barton, qui est haineuse et attaque les gens sur la base de leur sexe ou de leur couleur, est activement promue. Je pense que nous devons vraiment commencer à réfléchir aux réseaux sociaux comme X, à leurs responsabilités et à la négligence dont ils bénéficient ».
« Nous vivons des heures folles »
Par le passé, Joey Barton s’était déjà distingué en lançant de multiples flèches contre des femmes évoluant dans le milieu du football. Comme le rappelle le Daily Mail, ses commentaires avaient déjà ciblé Laura Woods, Alex Scott, Bianca Westwood ou Rachel Brown-Finnis.
L’ancien milieu de terrain juge en outre « dangereux » que des femmes puissent avoir accès aux vestiaires dans les clubs. Le risque, selon lui: qu’elles envoient des photos nues et créent des affaires « coûtant des mariages », relate le tabloïd.
Sur son terrain de jeu favori, X, le natif de Huyton s’est laissé aller à un nouveau message incendiaire -mais pas misogyne cette fois- après avoir appris sa convocation judiciaire dans l’affaire Eni Aluko.
« Nous vivons des heures folles. La police n’a-t-elle pas déjà suffisamment à faire? Le système britannique est en train de devenir une république bananière », ose-t-il. « La loi utilisée contre ses propres citoyens qui ont une voix dissonante. » Et de conclure: « On est pas encore en Corée du Nord mais ça ne saurait tarder. Viva La Revolution (sic) ».