Catastrophique, l’équipe de France a été balayée par l’Italie (1-3) vendredi soir lors de la première journée de Ligue des nations.
Des supporters qui quittent le Parc des Princes avant la fin du match, des joueurs de l’équipe de France amorphes, têtes basses et une sélection italienne victorieuse (1-3) pour la première fois à Paris depuis… soixante-dix ans (1-3 à Colombes, le 11 avril 1954). Un tableau d’ensemble sombre. Cauchemardesque. Prostré sur son banc, hagard et sans solution face au spectacle proposé par les siens, Didier Deschamps aurait difficilement imaginé une rentrée des classes aussi catastrophique. Elle est ratée de manière conséquente, logique et surtout inquiétante par des Bleus incapables d’avoir des intentions de jeu plus de dix minutes, des leaders (toujours) aussi absents qu’à l’Euro, une animation collective proche du néant et une défense dépassée. Lundi soir à Décines, il faudra retrouver des couleurs contre la Belgique qui a battu l’Israël (3-1), mais la faible production d’ensemble interroge. Dérange. Et ne laisse poindre que très peu de lueur d’espoir en seulement trois jours. Les chantiers sont immenses. Les doutes nombreux. Le néant total.
Un début de match idéal… et puis plus rien
Tout avait pourtant si bien débuté… Homme en forme du début de saison parisien, Bradley Barcola a seulement mis treize secondes à se signaler en chipant le ballon à Di Lorenzo et en trompant son partenaire de club Gianluigi Donnarumma d’une frappe enrouée du droit, sa spéciale (1-0, 1re). Dans la foulée, Michael Olise, attraction de ce rassemblement et lancé d’entrée de jeu pour sa première cape, offrait des premiers frissons avec son jeu de corps (3e). L’Italie réagissait avec une tête sur la barre transversale de Frattesi (6e) face à un Mike Maignan battu, avant que Kylian Mbappé n’oblige son ancien gardien à s’employer (8e). Du rythme, des occasions, une volonté d’enflammer le Parc, on serait presque tenté de dire que l’équipe de France a proposé plus de jeu en si peu de temps que durant tout l’Euro…
Des Bleus dans le formol, un duo Mbappé-Griezmann transparent
Il faut le dire vite tant la suite fut molle et sans saveur de la part des hommes de Deschamps, avec un collectif ronronnant, sans changement de rythme et peu de prises de risques. Comme si cet écart suffisait à leur bonheur. Mais à ce niveau, même face à une Italie rossée dès les 8es de finale de l’Euro, il faut faire le travail. Sur une action d’école, avec Olise, Clauss et Konaté fautifs dans leur marquage, Di Marco éteignait le Parc des Princes d’une magnifique frappe du gauche (1-1, 30e), provoquant la colère du sélectionneur, agacé par autant de joueurs plongés dans le formol. Incompréhensible après une entame si séduisante de plonger dans un tel rythme de sénateur. Comme si les Bleus n’avaient déjà plus rien dans le moteur, à l’image d’un duo Griezmann-Mbappé transparent, avec une animation offensive qui sortait de sa léthargie uniquement grâce aux accélérations de Barcola sur son côté gauche.
Point fort à l’Euro, la défense française fut cataclysmique
La suite ne fut pas plus réjouissante et la punition arriva rapidement au retour des vestiaires. Après une perte de balle de Fofana, une défense trop permissive et un retour tardif de Kanté, bien loin de son niveau vendredi soir, Frattesi fusillait Maignan (1-2, 50e) pour le but du KO. Implacable. Logique. Sans trop sortir les muscles ni proposer un jeu séduisant, la Squadra Azzurra prenait les devants face à une équipe de France incapable de réagir. L’animation offensive aux abonnés absents, comme à l’Euro, le socle défensif, point fort de l’été français, a affiché faiblesse et porosité face à une Italie loin d’être monstrueuse. Symbole d’un tel constat, le troisième but italien de Raspadori (1-3, 74e), qui profitait des largesses de Clauss, Konaté ou Saliba, pour tromper Maignan.
Une équipe en perdition, sans leader ni orgueil
Ce logique naufrage français – avoir des intentions pendant 10 minutes d’une rencontre internationale n’a jamais été suffisant – pose des questions. Beaucoup. Mbappé a erré en attaquant axial et n’a éteint aucun doute d’un été raté. Griezmann n’a jamais été connecté à ses partenaires. Kanté a fait son âge. Pour la défense, on vous en a déjà parlé. Surtout, c’est dans l’animation collective que le public français, après un championnat d’Europe ennuyeux et des JO qui ont tout balayé sur leur passage, attendait des choses. Du panache. De l’envie. Des sourires. Il n’a quasiment rien vu à part quasiment onze joueurs déconnectés, sans idées ni ressources.. En dehors de Barcola, les offensifs ont sombré, jamais aidés par le reste de leurs partenaires. Aucun leader présumé n’a tenu son rang, ce qui laisse songeur quant à la force de caractère et l’orgueil de ce groupe. Pour au final, une vraie soirée cauchemardesque. Et une rentrée ratée dans les grandes largeurs.